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Le sujet m'intéresse aussi – à titre d'observateur, ie que je n'ai pas l'expérience pour vous répondre.
Que constatez vous en pratique dans les cessions ? Partagez-vous le résultat de mes simulations ?
N'étant pas familier du vocabulaire financier, j'aimerais comprendre. Par "14 ou 15 fois le CAHT", vous entendez que l'investissement moyen demandé dans une centrale représente 14 à 15 fois le chiffre d'affaire annuel et prévisionnel de la centrale ?
Le chiffre d’affaires (CA) est toujours HT donc, CA comme abréviation suffira.
Suite d’un coup fil avec ENVINERGY TRANSACTIONS que j’ai eu il y a quelques jours, les microcentrales ont le vent en poupe et se vendent comme du " p’tit pain ", la demande est plus forte que les ventes donc, les prix explosent à 12 X le CA en moyenne.
Tant mieux pour les vendeurs, mais attention aux pièges !!!
- 12 X le CA pour une centrale en bon état sous contrat H07 => OK si votre banquier arrive à suivre !
- 12 X le CA pour une centrale sous contrat H97 + sur rivière classée liste 1 + en fin d’autorisation préfectoral : ATTENTION !!! => Arnaque.
- 12 X le CA en part de cessions ??? => très mauvais car bien souvent les Associés ne sont jamais d’accord entre eux et ça finit toujours par la vente par adjudication de la centrale et votre placement partira en fumé !!!
Bon courage quand même.
PV
Microcentrale HydroElectrique de Chappes Turbine Kaplan double réglage THEE : 10 m3/s / 2,80 m - 145 t/mn - Ø roue 1,80 m.
Génératrice: ABB de 220 kW, Multiplicateur: HANSEN, Production: 1 000 MWh/an.
Ah ! Voilà un sujet qui ne va pas plaire à notre cher Didier, maître des lieux !
Mais je dois dire qu'en effet ce qui se passe est assez hallucinant.
Tout d'abord, sans vouloir mettre systématiquement en doute les propos des courtiers et autres intermédiaires, je crois qu'il faut les prendre avec une extrême circonspection : payés à la commission, ils ont tout intéret à faire régner l'idée que les prix explosent.
Mais force est de constater que les centrales se vendent bien, et parfois effectivement avec des temps de retour sur investissement en dépit du bon sens, si on se place dans le cadre d'un achat d'entreprise, pour en tirer un bénéfice décent.
Pour avoir discuté avec de nombreux propriétaires de centrales, nouveaux ou anciens, qui dès qu'elles atteignent une certaine puissance sont harcelés de propositions d'achat, il me semble que les investisseurs sont souvent des gens qui ont des sommes à placer, ou des revenus à défiscaliser, et qui voient dans les centrales un investissement à très long terme, et pensent que dans 20 ans et plus, ils seront propriétaires d'unités de production dont le marché s'arrachera les KW, puisqu'il y aura moins de nucléaire, et que les besoins iront inéluctablement en augmentant. Dans l'intervalle, s'ils retrouvent leur mise, ils s'en contentent. Il n'ont pas envie d'affronter les affres de l'immobilier, ont perdu du fric à la bourse depuis 10 ans, trouvent l'or trop cher...
Beaucoup n'y connaissent rien, et croient que "ça tourne tout seul" et qu'il suffira de s'adresser au mécanicien ou au maçon du coin en cas de problème. J'ai eu l'occasion de rencontrer aussi deux propriétaires de centrales qui se mordaient les doigts de leur achat, et se trouvaient confronté a des problèmes qu'ils étaient incapables de gérer.
Aujourd'hui ma réflexion s'arrête sur les conclusions suivantes :
- Ceux qui vivent de leur production ont pour la plupart hérité des sites acquis par leur ancêtres aux temps héroïques, ou acheté leur(s) site à une époque où les prix étaient plus bas ET LES ALEAS PLUS NOMBREUX (pas de H07, le nucléaire avait le vent en poupe).
- Les autres, pour la plupart font de la spéculation à très long terme, et à mon sens ultra risquée compte tenu des coûts d'exploitation et des aléas réglementaires. Ils dans un démarche de type bulle internet des années 2000 : qu'importe les coûts, ils faut posséder les sites pour faire fortune "plus tard"...
- Enfin il y a des fous magnifiques, capables de manger des nouilles pendant 20 ans pour avoir le plaisir de voir tourner leur bécane...
A mon sens, dans les conditions actuelles du marché, a moins de tomber sur une opportunité proche du miracle, il est illusoire d'espérer de cette activité des revenus décents : il vaut mieux placer son argent en bon père de famille sur un compte qui même faiblement rémunéré, ne vous oblige pas à vous lever la nuit parce qu'il a un problème, ni ne vous oblige à remplacer des pièces affreusement coûteuses en passant trois jours dans la vase...
Pour ma part, j'ai visité une 20 aine de centrales à vendre, et j'ai constaté que la plupart du temps,le coefficient de 10 à 12 fois le CA était appliqué par le vendeur, sans tenir compte des éléments constitutif de la valeur du site : foncier, état des bâtiments et du matériel, valeur hydrologique intrinsèque du cours d'eau, menaces éventuelles à moyen terme, etc... Une seule me semblait jouable , et à prix décent (bâti en parfait état, H07 en cours et payé à 30%, vendue 9 fois le CA H97), mais située trop loin de mes "bases" pour que je puisse m'y rendre tout mon saoul.
Ce qui est frappant, c'est que les fermes solaires, dont l'entretien est infiniment inférieur et moins contraignant que les centrales hydro, se vendent 6 à 8 fois le CA, quand elles ont le bon tarif d'avant le moratoire et que le contrat court encoure pour 18 ans ... Comme quoi les desseins des investisseurs sont impénétrables...
Et donc tout en rêvant encore du saint grââl, je me contente de mes mini installations, fort passionnantes au demeurant, sans grand espoir de trouver mon bonheur sur des unités plus importantes à court terme...
Bonne journée
Moulin équipé 30 kW hydro ( Francis C. Dumont en chambre d'eau)+ 21 kWc solaire dans l'Ain.
Le temps de retour sur investissement – en xCA si l'on veut – est un point qui m'a intrigué ces derniers mois comme j'examinais plus précisément les enjeux des microcentrales.
C'est-à-dire : je comprends très bien qu'un investisseur, de type banque ou autres, attend le retour le plus rapide possible sur un investissement. Surtout en cette période d'instabilité financière où, grosso modo, le cash ne coule pas à flot.
Mais dans le cas de l'hydro, qu'il s'agissse de grands barrages ou de petits glacis, j'avais compris que le principal intérêt résidait dans la "rente hydraulique", c'est-à-dire la très longue durée de vie de l'installation et de son matériel. Avec, en conséquence, la garantie de revenus réguliers à long terme ("rente" dès lors que le capital est amorti).
Du coup, si l'on veut que son capital soit à tout prix remboursé en 8, 10 ou 12 ans, pourquoi investir dans l'hydro ? Il y a d'autres investissements qui ont un profil de retour plus conforme, non? (Y compris dans l'énergie)
il y a plusieurs profils d'investisseurs
un profil classique est celui ci
Souvent, le nouvel acquereur pense que la centrale actuelle est amméliorable et produira donc plus. ( ce qui est vrai parfois...)
parfois non...
c'est là qu'il vaut mieux être un fin connaisseur
Certains achètent de nouvelles centrales en défiscalisant les bénéfs de leur centrale déjà en foctionnement. (ailleurs).
en fait, la vrai question est , quelle est la bonne défisc pour la bonne personne???
et dans quoi est'on bon?
si c'est dans la prod hydro élctrique, je continue, ( au moins même en 12ans , je sais ou je vais)...
La Scierie, Torrent du Cozon, St Pierre d'Entremont en Chartreuse, (73).
Siret : 80175492000024 , cero.over-blog.com ou http://www.cero-hydro.fr SAS RCS Chambéry
"En France, on a pas de pétrole, mais on a des idées, mais surtout, on a du plutonium, pauvre de nous"
Du coup, si l'on veut que son capital soit à tout prix remboursé en 8, 10 ou 12 ans, pourquoi investir dans l'hydro ?
Il y a d'autres investissements qui ont un profil de retour plus conforme, non? (Y compris dans l'énergie)
Cordialement.
Bonjour,
D'autres investissements (vendu comme peu risqué par nos amis les courtiers spécialisés) avec un rendement entre 8 et 12.5% ?
Non ça court pas trop les rue, faut pas se faire d'illusion ou alors se sont des investissement dont le risque inhérent fait passer l'hydro pour une activité ultra sécurisé.
(source: Mon X-experience professionnel de 12 ans dans la banque d'investissement à côtoyer au quotidiens ceux qui à l'époque se croyait roi du pétrole...)
Moulin de Bresilley (70140, Haute Saône, sur l'Ognon)
Chute brute: 1.40 m (selon IGN du 30 Avril 1944), chute réelle: 1.35 m, débit autorisé: 12.5 m3/s, module: 30 m3/s
Droit d'eau fondé en titre reconue par la DDT : 168 kW brut ... et tout reste à faire ...
SG.Hydro a écrit :
D'autres investissements (vendu comme peu risqué par nos amis les courtiers spécialisés) avec un rendement entre 8 et 12.5% ?
Non ça court pas trop les rue, faut pas se faire d'illusion ou alors se sont des investissement dont le risque inhérent fait passer l'hydro pour une activité ultra sécurisé.
Ah, mais alors dans ce cas, la "frontière" couramment rencontrée entre temps de retour à moins de 10 ans comme affaire correcte et temps de retour à plus de 10 ans comme enfer de l'artisanat héroïque pour passionnés n'est pas si rigide.
Je ne sais pas trop à quel moment intervient l'investisseur. Ni ce qu'il veut. Acheter une centrale et tout faire de A à Z, y compris la maintenance ? Participer à l'achat d'un équipement et se payer sur la durée de vie de l'équipement ?
Je ne sais pas trop non plus à partir de quelles puissances l'investisseur commence à regarder les affaires (en supposant que ce n'est pas simplement la banque du coin contactée par le propriétaire du lieu). 50 kW? 100 kW? 250 kW? 500 kW?
Enfin, je ne sais pas trop quelle est la hiérarchie des risques vue du côté d'un investisseur :
- risques techniques ( par ex. équipement mal dimensionné ou de mauvaise qualité, pas de production à hauteur des attentes)
- risques administratifs (par ex. DDT-Onema représentés par ayatollah qui pourrissent le projet)
- risques économiques (par ex. changement de tarifs rachat garantis par l'Etat)
- risques hydroclimatiques (par ex. modification plus brutale que prévue du régime pluviométrique)
Tout cela est réel mais je suppose qu'en dehors du climat par nature non maîtrisable, et si le dossier est bien bordé, ces risques restent raisonnables, non?
Bonjour,
Je suis en train d'étudier un dossier de remise en état d'une petite centrale hydroélectrique de 330KW qui produirait un peu moins de 2000MWH par an, la chute étant d'un peu moins de 10m et le débit max de 5m3/s. Les frais de remise en état sont très clairement documentés dans la volumineuse étude qui a été réalisée par un cabinet spécialisé mais je n'ai que très peu d'information sur les coûts d'exploitation qu'il est nécessaire de prévoir. Je cherche donc à les évaluer, sachant que toute l'installation sera neuve, y compris les vannes, le canal d'amenée, la conduite forcée, la turbine, le générateur, etc...
Je cherche également à savoir quel type d'assurance il faut prévoir et quel est le coût correspondant.
Merci par avance à quiconque à même de répondre à mes questions de béotien.
-Henri SORS
Si c'est neuf , bien pensé ainsi que bien fait, les coûts d'exploitation doivent être très réduits;
Taxe foncières : base taxable = 8 % du montant des immo immobilières
Taxe Pro ou CET / CFE = base idem ci dessus
IFER: 2.93 € par Kw
Assurances
- Responsabilité civile : très conseillée et pas cher 150 à 300 €/an
- Bris de machines ; c'est à chacun de voir , mais c'est cher. Une astuce pour diminuer cette prime, c'est de mettre une grosse franchise 5 à 10 000 €.= >Cela permet de prendre cette assurance et d'avoir le droit d souscrire la pertes d'exploitation qui ne peut se souscrire qu'en complément d'une assurance dommages.
- Incendie foudre pas trop cher et permet d'avoir la perte d'exploitation après incendie.
Gardiennage:
Sur une moyenne chute, c'est souvent réduit au minimum surtout si prise d'eau bien pensée, automatisme avec vidéosurveillance . Cela dépend aussi de votre éloignement.
Entretien matériel = huile graisse vidange =/- petit matériel normalement assez peu au début, mais c'est conseillé de prendre de l'avance et de mettre 10 % de son CA de coté pour l'avenir.
Merci beaucoup.
Dans mon modèle financier, avec les chiffres indiqués et les débits calculés par un cabinet spécialisé, j'ai un CA de 160 à 180K€/an.
D'après vos hypothèses, si je compte 5K€ pour les taxes (foncière, CFE, IFER), 5K€ pour les assurances et 15 à 20K€ pour provision pour travaux futurs, je suis dans les clous ?
Merci encore,
Cordialement,
-Henri SORS