Bonjour,
j'ai quelques éléments à apporter concernant le resserement des grilles imposé par certains départements.
En effet, lorsque l'argument principal de la DDT (et donc de l'ONEMA cachée derrière) est le passage des anguilles dans les turbines, il est possible d'utiliser la thèse de Caroline Durif :
http://www.diadfish.org/doc/these_2003/ ... 6_2004.pdf
Vu le volume de l'ouvrage, je vais vous épargner le travail que j'ai déjà fait en vous fournissant une synthèse :
Analyse Durif.pdf
J'y ai compilé les meilleurs extraits avec quelques commentaires. C'est édifiant : la conclusion principale est que même si des anguilles peuvent passer à travers des grilles, elles ne le font pas car les grilles assurent un effet répulsif.
Je vous laisse en prendre connaissance mais je pense qu'avec ça, l'Onema et la DDT risquent de grincer des dents car cette thèse est très soigneusement cachée sur internet et bien sûr, l'Onema n'en parle pas sur son site internet
Reste à prouver que les quelques misérables anguilles qui passent à travers les turbines ne sont pas blessées. Mais ce sera sûrement pour bientôt, faites moi confiance !
Il est absolument certain que l'Onema et le Cemagref ont eu connaissance de cette thèse avant ce jour car Messieurs Voegtle et Larinier (bien connus dans le milieu) ont produit une étude en mai 2008 (logo Onema en entête) concernant la migration de l'anguille, et citant la thèse de Caroline Durif. Par contre, ils ne l'ont cité que pour des éléments de taille d'anguilles et non pas pour exposer l'effet répulsif des grilles. Et pour cause : leur propre étude évalue à près de 50% la mortalité totale des anguilles dévalant le Gave de Pau. Or ils ne se sont basé que sur des calculs et des estimations. Leur modèle (purement théorique et arbitraire !) considère qu'à chaque centrale, 20% des anguilles dévalent par le barrage (contre 50% en réalité), 40% passent par les exutoires de dévalaison et 40% par les turbines (contre 5% en réalité). Sur les 40% passant par les turbines, ils estiment la mortalité à 8% au global. Donc, d'après eux, chaque turbine hacherait menu 8% du flux des anguilles. C'est sûr qu'à ce rythme, il ne reste plus grand chose à l'estuaire. Or, Caroline Durif est bien gênante avec sa thèse et ses expériences pratiques car elle fiche tous les calculs théoriques par terre et du même coup, l'argumentaire principal de l'Onema s'en trouve torpillé !
A noter que je suis a peu près certain que d'autres expérimentations ont eu lieu car elles sont citées régulièrement (Gosset et al 2000, 2001, 2002 par exemple) mais il est impossible de mettre la main dessus. N'y aurait-il pas des pressions de l'Onema (ou d'autres organismes) pour que ces études ne soient pas divulguées ? Pour la thèse de Caroline Durif, ils n'avaient certainement pas trop le choix : si Mme Durif voulait son doctorat, il fallait bien qu'elle présente quelque chose !
Je trouve quans même très louche que la seule étude disponible sur le site de l'Onema (Voegtle Larinier 2008) ne soit basée que sur des calculs. Les connaissant, si ils avaient des éléments concrets à charge, ils s'en serviraient. Mais ils ont bien du s'apercevoir par le biais des études officieuses qu'ils ont faites que le résultat était constant et récurrent prouvant que les turbines n'éliminaient pas les anguilles.
Alors pourquoi font-ils ça ???
Je vous cite un passage de l'étude Voeglte - Larinier de 2008 :
" Les causes anthropiques de cette diminution de la population (ndlr - on parle bien des anguilles) sont nombreuses et variées et on peut citer entre autre la surpêche, la réduction et la dégradation de ses habitats, la pollution de l'eau, les blocages à la migration de montaison des juvéniles, les mortalités occasionnées par des équipements hydroélectriques à la dévalaison des adultes géniteurs.
La libre circulation des individus est un élément sur lequel on peut agir et qu'il est essentiel de prendre en compte, plus particulièrement au niveau des ouvrages hydroélectriques qui occasionnent à la fois des problèmes à la montaison (franchissabilité réduite au droit du seuil/barrage pouvant limiter son aire de répartition) mais surtout des dommages à la dévalaison (mortalités dans les turbines très importantes des anguilles argentées dévalant, dues à leur taille importante). Ainsi, la protection des anguilles en dévalaison apparaît comme une priorité, notamment sur les sites hydroélectriques situés dans les parties aval des bassins".
Et là, on peut se poser la question : si on élimine le facteur turbines (ce qu'on est bien en train de prouver), sur quoi l'Onema va-t-elle devoir s'exciter en premier ? La surpêche !!!
Or, on n'imagine quand même pas l'Onema (ex Conseil Supérieur de la PECHE) se mettre un coup de masse sur le pied en attaquant les pêcheurs ! Ce serait indécent.
Je vous joins un document très bien écrit sur cette pêche :
L'Oeil électrique #20 _ Société _ Triste pêche.pdf
Finalement, je ne comprends pas très bien pourquoi la DDT s'appuie sur les conseils de l'Onema qui, par définition, est un organisme totalement pro-pêcheur, alors que la DDT, comme toute administration, se doit d'avoir un avis neutre et objectif. Dans l'histoire, l'Onema (et par conséquent la DDT) est juge et parti ! Est ce que tout cela est bien légal ?
Par ce fonctionnement, les dés sont biaisés d'office et il va vraiment falloir batailler dur pour faire entendre raison à ces extrêmistes verts.
J'ai également d'autres pistes pour expliquer que les services de l'état ne vont pas se dépêcher de trouver les vrais responsables :
Il semblerait que l'anguille soit massivement infestée par un parasite d'un nom barbare que je vous laisse découvrir sur ce document :
Anguillicola Crassus Onema.pdf
Ce parasite s'installe dans la vessie natatoire de l'anguille. Ceci a pour conséquence directe d'empêcher notre gentil poisson de rejoindre son lieu de reproduction dans la Mer des Sargasses.
Pas de reproduction -> pas de larve -> baisse du stock d'anguilles !
On pourrait également parler de l'état absolument déplorable de nos rivières : il y a tellement de pollutions que cela en devient presque normal !
Il faut savoir que, d'après "Pêche l'Encyclopédie" de P. Durantel, "l'anguille serait capable de détecter des composés odoriférants à des dilutions de 12.9 trillions... Cela revient à dire qu'elle décèle 1ml de substance diluée dans 48 fois le volume du lac de Constance !".
On peut donc aisèment imaginer qu'elle est capable d'analyser la qualité des eaux et lorsqu'elle remonte, choisir le chemin le "plus propre" ou plutôt "le moins sale"... D'ailleurs, lorsqu'elle vient de la mer, est-ce qu'elle ne rebrousse pas chemin en arrivant dans l'estuaire en sentant la mauvaise qualité de l'eau constituée par le bouchon vaseux ?
Or, si on regarde les résultats d'analyse de la Nive des Aldudes à Saint Martin d'Arrossa, c'est assez éloquant :
http://www.bassin-versant-nive.com/uplo ... nicien.pdf
Je ne suis pas médecin et du coup les doses ne me disent rien mais quand je vois ça (en tout cas ce qu'on veut bien nous montrer), je n'ai pas trop envie de boire au robinet ou d'aller me baigner !
Avec toutes ces preuves concretes, pourquoi les DDT continuent-elles à nous mettre des bâtons dans les roues (de turbines
) ???
Mystère...