Bonsoir,
Le magazine s'appelle d'ailleurs "Carnassiers du Web" (on parle des pêcheurs ?)
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Le flot ininterrompu de ces aménagements qui accable les cours d’eau depuis les années 1950, a conduit aujourd’hui à une implantation de près de 2000 unités à tel point qu’il n’existe pratiquement plus de rivière proche de l’état naturel dans notre pays, situation qui ne pourra qu’être aggravée par la vague annoncée : à la lecture de cette prose, c'est comme quand je lis "les sanglots longs des violons", je verse une larme ... Snif... Ahh c'est sûr que les rivières étaient plus "naturelles" dans'l'temps, à l'époque de Cro Magnon ! Mais même à cette période il y avait sûrement déjà des conflits sur l'utilisation de l'eau .. Les points de vue ne se discutaient pas au clavier, mais plutôt à coups de solides gourdins genre fémur de mammouth
)
C’est une décision catastrophique pour l’état des fleuves, rivières, et ruisseaux : sûr, à coté de la modernisation ou construction de 100 centrales hydroélectriques, la construction des routes, autoroutes, aéroports, lignes de TGV, lotissements, la démographie en général, les pollutions diverses, c'est du pipeau
et démagogique dans la mesure où l’énergie électrique qui serait produite, serait tellement faible que son impact sur les changements climatiques ne peut être que dérisoire : sous entendu, vaudrait-il mieux un bon gros barrage du style "Les 3 gorges" ou une bonne grosse centrale nucléaire ?
Mais c’est aussi une décision incohérente car le changement climatique va réduire la production de ces petites unités, directement impactées par la diminution globale de la pluviométrie, l’allongement des étiages, et l’accroissement de la variabilité du débit des cours d’eau, dont la température s’élèvera : Suivez la logique des effaceurs de seuils : comme on aura probablement dans l'avenir des précipitations plus faibles et plus irrégulières, il importe de supprimer les réserves d'eau en effaçant les seuils ! Lol
Autant de facteurs défavorables qui se répercuteront sur la qualité de l’eau : pas d'inquiétude, sans seuils, de l'eau il n'y en aura plus ! Voir l'été en de nombreux endroits où des seuils ont été effacés.
sur le bon état de la biodiversité : la biodiversité ce n'est pas que le retour du saumon, c'est aussi toutes les autres espèces animales et végétales qui vivent dans et autour d'une rivière ou d'un plan d'eau, et dans ce domaine la présence d'un seuil est reconnue comme bénéfique.
et auxquels viendront s’ajouter les pertes de continuité occasionnées par ces nouveaux barrages qui vont limiter, voire supprimer, l’indispensable mobilité des espèces, cruciale pour leur adaptation à la dérive climatique : la sacrosainte mobilité des espèces est hélas aussi valable pour les espèces invasives : plantes, écrevisses, poissons, ...
Autre tare : ces petites installations hydroélectriques seront situées prioritairement en zones de montagne où l’on trouve, selon les critères de la Directive Cadre sur l’Eau, le peu de cours d’eau en « très bon état » qui subsistent, mais aussi les plus fragiles face au changement climatique : elles vont être bien mal barrées…ces rivières ! : A quantité d'eau turbinée égale, une centrale de haute chute produit plus de puissance qu'une centrale de basse chute, elle a donc un meilleur rapport bénéfice/impact.
Les pressions qui pèsent sur les cours d’eau et les menacent directement sont principalement la pollution diffuse, en majorité d’origine agricole (nitrates, phosphore, pesticides) et l’artificialisation du cours des rivières (prélèvements, réduction des débits, endiguement,) en particulier les ruptures de continuité écologiques induites par la présence de quelques 80 000 ouvrages de toute nature (canalisation, barrage et seuils) : Sans oublier les dizaines de milliers de pêcheurs ! Vous voulez protéger les cours d'eau ? Chiche, faisons un essai sur une portion avec quelques seuils abandonnés : démolition des seuils, mais aussi aucun déversement de station d'épuration, aucun prélèvement d'eau, aucune pêche sur plusieurs années, aucun alevinage, uniquement des cultures bio sur une largeur de rives de 1 km, aucun rejet d'eau de lavage de routes, etc ...
La décision délibérée de la ministre menace directement l’atteinte du « bon état » des cours d’eau ; objectif assigné par la directive cadre européenne sur l’eau, alors même que notre pays accuse un retard préoccupant en la matière par rapport aux objectifs du Grenelle de l’environnement. FNE et la FNPF regrettent cette décision irresponsable, prise pour satisfaire l’intérêt financier d’un lobby bien identifié qui s’agite dans tous les sens, et au détriment de l’environnement naturel de tous : Ce qui est irresponsable, c'est de dire des c... pareilles
Jacques Pulou responsable de la politique de l’eau de la FRAPNA, et vice-Président du Comité de Bassin Rhône Méditerranée fait remarquer : « le niveau de rentabilité exceptionnelle de ces opérations pour quelques investisseurs est acquis au prix d’une contribution financière publique massive au travers d’un prix d’achat garanti complètement artificiel et déconnecté du prix du marché, ce qui rend la position économique de ces opérations particulièrement fragile. Rien ne justifie cette contribution financière publique pour une technologie inventée pour l’essentiel bien avant la dernière guerre mondiale et dont l’exploitation automatisée n’a qu’un très faible contenu en emplois. Ces fonds seraient mieux utilisés dans les efforts d’économies d’énergie. En ces temps de disette budgétaire on attendait mieux de la Ministre ! : D'abord je connais quantité d'usiniers qui vendent l'électricité produite au prix du marché, voire moins ! Les contrats subventionnés sont principalement réservés au petites productions d'énergie renouvelable, comme l'éolien, le photovoltaïque, le solaire, l'hydraulique, la cogénération, etc ... C'est lié à une volonté de produire de l'énergie renouvelable, vers laquelle nous devons nous orienter, mais là encore, on voit que certains préfèrent une bonne grosse centrale nucléaire, en attendant l'accident. Il faut vraiment être aveugle et sourd pour ignorer que les déboires (et la quasi faillite) d'EDF sont beaucoup plus liés aux problèmes d'Areva et à la filière nucléaire (à travers quelques chantiers pénibles, achat de mines d'uranium stériles, EPR français et étrangers, ...) qu'à la petite hydroélectricité.
Pour Bernard Rousseau responsable des politiques eaux de FNE, et administrateur de l’ONEMA : « l’avenir du parc hydraulique français se situe bien évidement dans sa meilleure insertion environnementale y compris par l’élimination d’unités obsolètes comme sur la Sélune, mais aussi dans son adaptation à l’injection massive d’électricité issue des sources renouvelables variables (éolien et photovoltaïque en particulier) dont le potentiel de croissance est porteur d’avenir" : Sauf que l'hydroélectricité assure de loin la production la plus régulière, contrairement au photovoltaïque (rien la nuit) et à l'éolien (très irrégulier)
Pour Claude Roustan, Président de la FNPF, « Ces annonces sont inopportunes à l’heure du vote de la loi de reconquête de la biodiversité et affecteront de manière irréversible l’état de notre patrimoine commun. Depuis l’arrêt du processus d’enlèvement des barrages de la Sélune, ce ministère arbitre contre l’intérêt général et notre patrimoine naturel » : Là aussi, c'est vraiment n'importe quoi quand on connait les cahiers des charges associés aux nouveaux appels d'offres ! Bon courage aux porteurs de projets !
Ils rappellent que leurs fédérations sont favorables aux investissements qui sont complémentaires du développement des énergies renouvelables et variables : comme ceux récemment engagés par EDF sur les concessions hydroélectriques de La Bathie-Roselend, la Coche en Savoie, le Cheylas et Gavet en Isère, qui, pour un bilan environnemental positif, apporteront un supplément de 370 GWH dont 225 GWH de productible net hors pompage équivalent à plusieurs centaines de microcentrales et 168 MW de puissance de pointe indispensable à l’augmentation de la part d’électricité renouvelable : quand on prétend faire de l’hydroélectricité, il faut le faire sérieusement, et pas avec des moulinettes sur des ruisseaux ! : Et quand on veut parler chiffres, il faut le faire sérieusement aussi et ne pas mélanger les GWh (unité d'énergie, il faudrait préciser la durée sans quoi cela ne veut rien dire) et les MW (unité de puissance)
Cette décision de la ministre est contraire à ce qu’il faut faire pour les énergies renouvelables : un ministre peut subir la pression des lobbies mais sa liberté, et sa responsabilité, c’est aussi de prendre en compte l’avis des lanceurs d’alertes ! : Ouhâaa, voilâ les pêcheurs et principaux tueurs de poissons promus au rang de lanceur d'alerte !
Puis les commentaires des fans ...
JACQUES says: 12 mai 2016 at 15 h 02 min Absurde quand on est pas capable de récupérer l’énergie de nos grands fleuves avec des hydroliennes à aubes flottantes : Oohh mais voilà un fin connaisseur de l'énergie hydraulique qui veut mettre des "hydroliennes à aubes flottantes sur les grands fleuves" !! Lol, très drôle, on va bien sortir 2 kW ! S.V.P., un schéma et des calculs pour cette nouvelle solution miracle !
"le régulateur says: 11 mai 2016 at 21 h 02 min : salut, je peche depuis ma jeunesse sur la rivière ‘ la canche ‘ ; une usine hydroelectrique y est implantée depuis les années 60, des coups de vannes y sont fréquents, et pourtant j’ai toujours pris des truites sur ce cours d’eau, alors que penser ? bien que personnelement en tant que passionné de peche a la truite je soit contre ce genre de structures." Bon ben voilà, ça résume tout ...
Bonne soirée
dB-)