MHEC a écrit :
Je sais, ça va faire grincer des dents certains de nos membres, mais je persiste et signe, pour qu'un projet soit rentable, il faut au minimum 2,50 m de chute pour une vente de l'énergie à Enedis afin de pouvoir rentabiliser le matériel sous la barre des 10 ans !
Il y a tout de même des projets en injection qui se montent à moins de 2 m, mais dans des cas favorables (pas un débit énorme, pas trop de frais annexes sur le génie civil, la continuité et le raccordement).
Sur des hauteurs de type 0,5 à 1,2 m (fréquentes dans les moulins de plaine), les turbines ne se font plus guère aujourd'hui et ce sont soit des roues, soit des hydroliennes (ces dernières étant en prototypes, ne pas espérer des rendements merveilleux. Une va s'installer au fil de l'eau à Saint-Marc-sur-Seine, 21).
Je n'ai jamais pu me guérir de mon impression initiale, les dispositifs hydromécaniques sont trop chers et le prix de l'énergie trop bas pour permettre un vrai décollage de la petite hydro, au-delà des passionnés, vers le "grand public" qui l'installerait spontanément car ce serait un investissement manifestement très avantageux. Ce qui me fait bien marrer quand je vois le lobby FNE-FNPF qui hurle contre les "profiteurs", comme si la petite hydro était aussi capitalistique que les stratégies des grands industriels. Mais comme les bons camarades EDF arrosent de temps en temps ces braves gens, ils sont souvent plus discrets avec les grands barrages...
(HS on : Si l'on veut vraiment réussir la transition énergétique dans les contraintes posées par les chercheurs du climat, il faudra bien augmenter le coût de l'énergie afin de pousser à l'économie d'usage par le signal-prix et de rentabiliser ce qui reste aujourd'hui souvent plus cher que le fossile. Mais je ne pense pas qu'au fond nos dirigeants aient envie d'arbitrer en ce sens, ils font un peu de "vert" parce que c'est bien vu mais n'ont pas les ordres de grandeur en tête, pas plus qu'ils n'ont la possibilité réelle de pénaliser les free riders qui usent le fossile à fond, donc ont un avantage compétitif anti-écologique. Si le kWh coûtait 40 ou 50 c€, sans que cela entraîne d'inflation proportionnée sur le coût du matériel, alors pas mal de sites seraient très intéressants, même avec des chutes modestes. HS off).