Belle initiative. On ne manquera pas de la porter et de pousser sur ceux qui sont "lents" à s'y associer...
Concernant les dépenses et contrairement à ce que l’on peut imaginer, les sommes engagées par l’Etat via les Agences de l’eau pour l’arasement/dérasement des seuils (autour de 150 000 € par seuil, 230 millions d’euros à l’échelle Loire-Bretagne volet morphologie) ne constituent pas une dépense mais une (basse) économie : les sommes allouées visent à obtenir un « accord » des propriétaires d’ouvrages (« accord » sans lequel les travaux seraient, les menace-t-on, imposés et réalisés à leur frais) ; c’est sans parler et chiffrer le coût du refus : enquête d’utilité publique, expropriation, mobilisation du tribunal administratif, indemnisation pour réduction ou perte définitifs du droit d’eau (c’est bien au-delà de 150 k€ !), discrédit dans l’opinion. Sans parler du gain espéré en terme d’économie d’amendes pour non respect de la Directive nitrates, comme du gain en terme d’électorat : la France est le pays au plus fort développement agricole (modèle intensif) de l’UE.
Ce gaspillage inconsidéré de fonds publics est régulièrement vanté par une presse ignorante de ses tenants et aboutissants. Comme
http://www.ouest-france.fr/riviere-amel ... ue-3509100 ou
http://www.letelegramme.fr/finistere/po ... 677628.php.
Il n’est dit nulle part que deux des trois rivières ciblées, le Goyen et la Rivière de Pont-l’Abbé, présentent un indice poisson rivière (IPR) Excellent Quant au transit sédimentaire, une bonne gestion des vannes de l’ouvrage permet, dans la plupart des cas, de l’assurer. S’il est des cours d’eau de qualité piscicole médiocre barrés de seuils infranchissables pour les poissons comme les sédiments, il importe bien sûr de les aménager. Identifiés comme tels, ils se révèleront néanmoins rares.
Autrement dit, «
des obstacles à supprimer », sans discernement, au nom de quoi (et à quel prix) ? Cela prend l’allure comme dans bien des Sage, d’actions « chasse d’eau » destinées à évacuer, avec les sédiments, la pollution vers la mer.
Mais comment peut-on prétendre «
améliorer la continuité écologique » des cours d’eau au détriment du bon état écologique des eaux marines visé par la
Directive cadre stratégie pour les milieux marins (DCSMM) adoptée par l’UE en 2008 ?
C’est probablement facilité par « la méconnaissance de l’état de l’environnement marin. Les données disponibles pour évaluer l’efficacité de cette politique sont en faible quantité et de mauvaise qualité », observe l’Agence européenne de l’environnement (AEE) dans l’article d’Actu-Environnement du 29 juin « Les mers européennes sont encore loin du bon état écologique »
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... 24849.php4
Contrairement aux apparences, l’interprétation française de la DCE en terme de Continuité écologique - concept ''faux nez'' - si elle va à l’encontre de la réalité du terrain et des données scientifiques, n’avance pas à l’aveugle. Elles est néanmoins obscurantiste et la révéler sous cet angle participe d’une dynamique citoyenne. Et d'un moratoire.
Une fois les choses dites, plus rien ne se passe exactement comme si elles ne l’avaient pas été.