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Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 03 oct. 2012, 00:06
par MHEC
Bonsoir à tous,

Oh là, ça commence à " chauffer " sur le forum :oops: .
Et finalement qui est l'interlocuteur, le préfet ?

Tout à fait Eric, c’est exactement ça. Un BE, c’est comme un Avocat devant un tribunal, pour avoir satisfaction, il faut en mettre " plein la vue ", plus le rapport est épais, plus l’administration est contente.
aucun BE a part Edf peut tout gerer de A à Z. c'est à dire aussi la partie enrironnementale
Je ne suis pas d’accord, il y a de très " bonnes " Ste privées qui font du bon boulot par exemple, mon BE perso ci-dessous :

Jacquel et Chatillon http://www.be-jc.com Département 54

Je vous le recommande pour plusieurs raisons :
- C’est le mien et j’en suis très satisfait (j’ai un projet en cours avec lui pour une passe à canoës).
- Il a de bons rapports avec l’administration ce qui facilite énormément l’acceptation des dossiers.
- Il travaille pour des constructeurs de turbines et de maintenance de sites industriels très connus comme par exemple :
1e) ER3i http://www.er3i.fr Installations industrielles et informatiques,
2e) Groupe Hydreo Viry Thee http://www.hydreo.eu Turbines, dégrilleurs, clapets.
(édit MHEC: Société en redressement judiciaire ) source :
http://www.eurolegales.com/Annonce/Avis ... -TLBA.html

Ses études sont réalisées en 80 pages (environ) sous plusieurs chapitres comme suit :

- Présentation générale
- Chapitre1 : Etude administrative
- Chapitre2 : Etude hydrologique
- Chapitre3 : Description technique
- Chapitre4 : Etude financière
- Chapitre5 : Etude environnementale
- Annexe + extrait du droit d’eau + plan de situation de la microcentrale + devis de réalisation

Concernant le copier/coller, désolé, ça ne fonctionne pas à moins d’avoir des sites strictement à l’identique, dans le cas contraire, c’est plutôt 6 mois de recherche aux archives départementales, banque hydro, DDT etc..
Je rejoins vos conclusions et ce dossier me parait d'autant plus aberrant que ce site est déjà équipé de deux turbines francis en très bon état
Oui et non Gille, tout dépend du site a réhabiliter pour une vente à ERDF soit :

- 1e) Le site possède une bonne chute et un bon débit d’équipement, dans ce cas, il ne faut pas hésiter, une nouvelle turbine Kaplan aura un bien meilleur rendement que les 2 Francis réunies surtout avec les nouveaux contrats H07 et un retour d’investissement sous la barre des 8 ans confirmé. Les constructeurs proposent souvent cette turbine Kaplan de type " siphon " car cette machine à un bon rapport qualité /prix.
-
- 2e) Le site est limite de rentabilité comme le moulin d'Alliancelles ici : http://dbhsarl.eu/forum/viewtopic.php?f=5&t=725 et là, effectivement, pour éviter la banqueroute, il faut impérativement conserver les turbines actuelles et installer du matériel d’occasion.
L'étude qui a été faite ( pas celle de la roue qui me parait tout à fait farfelue et irréaliste voire carrément malhonnête ) prévoit une kaplan de 1200 mm de diamètre et turbinant moi même 5 km en aval , je pense qu'avec un tel matériel, le site sera très largement suréquipé.
Le site ne sera pas suréquipé si c’est mon BE cité ci-dessus qui fait l’étude par contre, il faut rester dans le raisonnable, ce n’est pas la peine de l’appeler si c’est un tout petit ruisseau qui alimente le moulin à réhabiliter.

De plus, bien difficile de suréquiper un moulin fondé en titre, je ne pense pas que la DDT accepte une puissance proposée par le pétitionnaire de 200 kW par exemple alors que la structure du moulin ne peut absolument pas dépasser les 100 kW ?

Bonne nuit.

PV ;)

Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 03 oct. 2012, 09:06
par dB-)
Bonjour à tous,

quel enthousiasme ! Tant mieux, et quand ça marche bien, c'est normal de le dire.

Je pense quand même que tout le monde n'est pas beau, et tout le monde n'est pas gentil : je me base sur la trentaine de rapports de bureaux d'études que j'ai sous la main, et sur les discussions avec les nombreux propriétaires de petits moulins ou micro centrales que j'ai pu côtoyer.

Quelques remarques en vrac :

- le copier coller de chapitres entiers existe ! Et c'est normal, par exemple quand il y a plusieurs moulins à la suite sur un même cours d'eau
- le relationnel entre BE, agences, administration existe ! Et c'est vrai que ça peut faciliter (ou parfois compliquer) bien des choses
- le blabla existe, avec des rapports de 100 pages, introduction poétique, historique larmoyant, pages blanches et langage savant, ça me rappelle les dossiers d'étudiants en jury de BTS !
- d'ailleurs je fais (en partie) la même chose ! On en rajoute toujours un peu parce que ça fait bizarre d'apporter une réponse trop simple à un client, en lui expliquant en 5 minutes ce qu'il faut faire ou pas (alors que c'est quand même l'essentiel)
- l'erreur existe, par exemple quand le propriétaire découvre après creusement d'une chambre d'eau qu'un ancien moulin était entièrement bâti sur du sable, ce que n'avait pas remarqué le BE
- la compétence existe, l'incompétence ou le travail superficiel aussi, par exemple quand un "expert" ne descend même pas dans une chambre d'eau (bien repoussante et puante il est vrai), pour examiner une turbine, ou simplement savoir si elle est toujours là ou pas ! voir l'état des murs, etc ...
- le copinage avec les constructeurs existe évidemment !
- la surfacturation existe, et je suis sidéré de voir des propriétaires de petits moulins qui paient une étude de 5 à 15 k€ pour s'entendre dire qu'en installant telle turbine Kaplan machin à 170 k€ (+ menus travaux) sur leur ruisseau ils vont la rentabiliser en 15 à 20 ans.
- en général, je pense que les subventions sont plutôt malsaines et contribuent à gonfler d'autant le prix des différentes prestations.

Je pense que pour remettre en route un petit moulin (moins de 100 kW par exemple), il est totalement inutile de voir un BE : mieux vaut se rapprocher des associations locales, des propriétaires voisins, de l'administration, et rechercher de l'information ici ou ailleurs.

Pour un plus gros projet, vu le formalisme, la langue de bois, et la montagne de paperasses stériles exigée par l'administration, il est sûr que casser sa tirelire et faire appel à un bureau d'études pourra vous éviter bien du stress. Seuls quelques spécialistes pointus (je pense par exemple à Ticapix, A.Remy et quelques autres) pourront se passer d'une telle aide et monter de A à Z les dossiers.

Bon courage, gardez les doigts dans la prise, et ne lâchez rien !

dB-)

Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 03 oct. 2012, 09:14
par CF21
Bonjour PV,

C'est rassurant de savoir qu'il existe des rendus sérieux.

- En mettre "plein la vue" au préfet, pourquoi pas, si l'Administration est rassurée par des monceaux de paperasse. Mais alors il faut prévoir un "digest" au propriétaire avec des tableaux de synthèse et l'estimation budgétaire.

- Dans l'étude qu'il m'a été donné de lire, on avait quand même des choses surréalistes comme la protection des chauve-souris en Bourgogne (pour conclure que non, finalement, le moulin n'était pas concerné par ces chauve-souris). Ou encore plusieurs pages "crues et inondations" qui consistait simplement à recopier les résumés du SDAGE et SAGE concernés. Que l'on indique cela en petit et en annexe, pourquoi pas, cela occupera le préfet. Il y avait aussi 5 pages sur 40 consistant à reproduire l'intégralité de l'arrêté 2007 sur les tarifs de rachat. Cela fait quand même 12 % de l'étude réalisée en 5 minutes montre en main, puisque le texte est sur Légifrance... (Et que le propriétaire ne s'intéresse pas vraiment à l'alinéa 2 de l'article 3, mais simplement à la feuille de calcul concernant son productible.)

- Dans le cas étudié, on avait un propriétaire sans connaissance précise de l'hydro, qui avait contacté l'Ademe avec une question générique (est-ce que je peux produire de l'électricité verte à mon moulin). Quand on a comme ici un module interannuel de l'ordre de 2 m3/s et une chute de moins de 2 m, il me semble raisonnable que le BE consacre un certain temps à examiner plusieurs hypothèses de travail (a) autoconsommation ; a1 avec un matériel neuf ; a2 en restaurant le matériel en place ; (b) vente réseau ; b1 avec la meilleure hypothèse de productible ; b2 avec le moindre coût d'investissement au-delà de l'autoconsommation. Le volet énergétique de l'étude correspond à la demande initiale et doit donc être particulièrement soigné. Qu'il faille à côté de cela mettre quelques dizaines de pages sur l'environnement pour caresser l'Onema et la DDT dans le sens du poil, OK, mais à condition que le besoin de base ait vraiment étudié de près.

Bonne journée.

Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 03 oct. 2012, 09:22
par djan
Bonjour
non, cela ne chauffe pas, c'est de la discussion constructive,
Merci, pour votre réponse. en effet, il y a aussi, ce BE
je les avais contacté pour mon site mais ils ne m'ont jamais répondu.

A la fois, c'est dans le 06 donc très loin du 54 et je n'avais pas insisté à l'époque.
l'ademe local m'ayant fais comprendre qu'il était mal vue de faire sortir les sous du département, que l'on aimait bien travailler local...

cependant, j'ai un autre projet plus proche du 54 donc je vais les relancer.
savez vous si ils font eux meme la notice d'impact et demande d'autorisation ou ils sous traitent... ??

si cela n'est pas indiscret, avant de les contacter, serait il possible de consulter votre etude et connaitre son prix
vous en conviendrez que c'est la meilleure méthode, pour juger du rapport qualité/prix de ce BE...
cependant
il y a des informations perso dans ces dossiers,
si cela vous gène, je ne vous en tiendrez pas rigueur si vous ne pouvez pas le montrer.
Bien à vous

Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 03 oct. 2012, 09:23
par Gilles21
Bonjour

MHEC a écrit

- 2e) Le site est limite de rentabilité comme le moulin d'Alliancelles ici : viewtopic.php?f=5&t=725 et là, effectivement, pour éviter la banqueroute, il faut impérativement conserver les turbines actuelles et installer du matériel d’occasion.

C'est bien le cas, il y a 1.8 m de chute et le module s'établit entre 2 et 2.5 m3/s.

La kaplan en siphon simple réglage prévue a 1200 mm de diamètre et doit passer autour de 4,5 m3/s

Le cours de la rivière est très irrégulier et si l'on déduit des jours ou le débit est suffisant ceux ou le débit dépasse les 15 m3/s ( effacement de la chute ) on arrive a un temps de fonctionnement satisfaisant réduit comme peau de chagrin.

Je connais un moulin ( H: 1.8m et module 3.5 m3/s ) situé 15 km en aval sur la même rivière équipée d'une hydrolec H9 qui connait beaucoup de problème de fonctionnement. Le réglage des pales se faisant à l'arrêt, le propriétaire a renoncé à suivre les fluctuations de la rivière et après 2 ou 3 heures de fonctionnement, le bief est vide et il arrête tout.

Cordialement

Gilles 21

Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 03 oct. 2012, 09:25
par CF21
Bonjour dB
dB-) a écrit : - la surfacturation existe, et je suis sidéré de voir des propriétaires de petits moulins qui paient une étude de 5 à 15 k€ pour s'entendre dire qu'en installant telle turbine Kaplan machin à 170 k€ (+ menus travaux) sur leur ruisseau ils vont la rentabiliser en 15 à 20 ans.
Ah j'oubliais, ici le BE parvenait à un temps de retour de... 38 ans (ou 30 ans si la passe était financée par l'Agence de l'eau, mais ce n'est pas la politique de l'Agence). Rien que cela aurait dû indiquer au rédacteur qu'il y avait un léger problème dans la réponse faite au particulier, et que l'hypothèse d'équipement n'était à l'évidence pas adaptée à la capacité de production.

Sinon, à vous lire ainsi que les précédentes réponses, je comprends que le dimensionnement du site sera le premier critère. Pour un moulin ayant un droit d'eau (pas de dossier complet d'autorisation) et une petite puissance, le BE a toute chance de représenter un coût surdimensionné. Mais le propriétaire doit alors s'informer et s'entourer pour préparer quand même un dossier complet d'ouvrage quand la DDT et l'Onema poseront des questions ou avanceront des objections.

Cordialement.

Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 03 oct. 2012, 09:42
par CF21
La question autoconsommation / vente réseau pour un petit ouvrage m'intéresse, elle a été abordée ci-dessus par Gilles21 et d'autres.

D'après ce que je comprends, mais à confirmer, on a souvent des sites qui vont au-delà de l'autoconsommation, sans pour autant produire des masses de kWh sur l'année. La plupart des intervenants ici suggèrent que dans ce cas, ce n'est même pas la peine d'essayer de vendre le surplus au réseau. Dit comme cela, ce n'est pas très satisfaisant : si un propriétaire peut mettre un peu d'électricité renouvelable dans le réseau, ce n'est pas plus mal ; et s'il peut avoir un revenu même modeste, à partir du moment où il doit de toute façon gérer un équipement et les ouvrages autour, ce n'est pas plus mal non plus.

Qu'est-ce qui bloque l'hypothèse de revente réseau dans ces cas? La complexité du dossier et le coût du raccordement initial? La maintenance au long cours qui est plus exigeante en cas de contrat EDF? D'autres facteurs? Merci des infos.

Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 03 oct. 2012, 21:05
par dB-)
Bonjour,

en petite puissance, il n'y a pas de réponse universelle, et pas de limite précise : en dessous autoconsommation, au dessus vente.

Certains font le calcul suivant : le prix du kWh vendu est supérieur au prix du kWh acheté, donc il faut vendre toute la production, et acheter ce dont on a besoin.

D'autres vivent dans un endroit isolé, avec des pannes de secteur l'hiver par rupture de lignes, et préfèrent être autonomes.

Tout dépend aussi de ce que vous pouvez utiliser sur place : si c'est pour un simple logement, une production de 20 kW vous permet de vivre très confortablement, en totale autonomie : chauffage, éclairage, appareils électroménagers, TV, PC, etc ... Avec une puissance moindre, vous pouvez aussi vivre en autonomie, mais en gérant l'énergie, par exemple le chauffage (lent) est branché sur un circuit délesté en cas d'utilisation d'un lave linge. Un client, habitant dans un chalet de haute montagne totalement isolé, vit en totale autonomie avec un juste panneau solaire de 1 kW et une turbine PowerSpout produisant 600 W environ (batterie tampon et onduleur) !

Si vous produisez plus, il faut pouvoir consommer votre électricité sur place (atelier de mécanique, scierie, process quelconque, recharge de batteries pour les futurs véhicules électriques, four de fusion de métaux ou céramique, moulin à farine, artisanat, chauffage d'une copropriété, ...) sinon vous serez bien obligé de vendre le courant produit.

Un client, propriétaire d'une ancienne micro-centrale pouvant produire près de 100 kW, ne veut pas entendre parler de vente pour de multiples raisons, et je suis en train (en retard d'ailleurs) d'équiper son moulin pour produire environ 60 kW en autonomie : chauffage d'une piscine, et chauffage de plusieurs appartements.

Pour une puissance de moins de 20 kW environ, la décision est liée aux points suivants :

- pour vivre heureux vivons caché : plusieurs propriétaires de petits moulins que je connais font tourner tranquillement leur installation en autoconsommation, sans rien demander à personne : Ils gèrent les vannes, nettoient les grilles, mais aucune déclaration spéciale, aucune demande à l'administration, pas de contrat, rien ! Ça tourne, comme ça tournait avec l'arrière grand père qui avait "fait tous les papiers" il y a plus de 100 ans, parfois avec un vieil alternateur et un régulateur hydraulique ! Tantôt en autonomie complète, séparé du réseau (avec le plus souvent un alternateur, ou parfois une génératrice asynchrone excitée par condensateurs), tantôt connecté au réseau, mais sans contrat. Dans un tel cas, je conseille de placer un module de découplage VDE0126, comme le "e3yf400vfal02" de chez TELE http://www.tele-online.com , coût environ 200 €, pour être techniquement en règle, même si administrativement ce n'est pas le cas.
E3YF400VFAL02.jpg
- coût du matériel de production : en théorie, une petite installation reliée au réseau est plus simple au niveau régulation qu'une installation autonome. En pratique, si vous voulez vendre du courant, il faudra un nouveau raccordement ERDF, soumis au Consuel, et toute la chaîne de production électrique devra être aux normes en cours à la date du raccordement, y compris la pose d'un module de découplage. Adieu les anciens alternateurs ouverts avec collecteur accessible, les rhéostats avec plots de cuivre apparents sur plaque de marbre, les fils isolés gutta-percha et tissu, les sectionneurs à couteaux apparents et les fusibles céramique avec une feuille de papier d'aluminium roulée à l'intérieur ! Il faudra une génératrice sinon neuve, du moins conforme aux normes, une protection de surcharge, un découplage, un contacteur de ligne, un coffret, et si vous êtes au dessus de 36 kVA il faut accompagner le dossier Consuel des notes de calcul.

- location du compteur d'injection : en très petite puissance, la mise en place et la location d'un compteur spécifique diminuent la rentabilité du projet, surtout depuis les dernières complications du raccordement : un compteur de consommation pour le logement et les auxiliaires de production, un compteur de production pour la génératrice, et un troisième compteur de non consommation sur le circuit vente ...

- la paperasse : vous levez le petit doigt, vous posez quelques questions pour la vente du courant, et vous êtes aussitôt enseveli sous une montagne de paperasses : Didème, DRIRE, DDT (prouver son droit d'eau), ERDF, EDF, Syndicat des Eaux, à nouveau DDT (déclaration de travaux), éventuellement Onema (PAP), etc ... Et vous êtes éventuellement entouré de personnes suspicieuses, qui viennent inspecter votre installation et vous regardent presque comme un délinquant ...

J'ai eu quelques clients qui voulaient se raccorder en très petite puissance (une installation en 1 kW et une en 5 kW), mais is ont vite laissé tomber devant ces difficultés, et ont réalisé un simple raccordement réseau "non officiel" pour effacer leur propre consommation. Une fois de plus, en très petite puissance, les pays voisins (Allemagne, Belgique, Suisse) semblent bien en avance sur nous, puisqu'il est possible de raccorder son installation de production sur le compteur existant, avec juste un petit contrôle technique, et diminuer légalement sa consommation, voire vendre du courant. La plupart du temps, un logement consomme moins de 500 W hors chauffage, et une production continue de même un kW permettrait, avec des formalités allégées, d'annuler sa facture EDF et même de gagner quelques dizaines d'€ par mois !

Voir le sujet http://dbhsarl.eu/forum/viewtopic.php?f=5&t=830 : il semble qu'une commune en France permette cela !

Avec le système Français actuel, si vous avez le courage et la persévérance de surmonter le coté administratif, même avec une très petite turbine produisant juste 5 kW en permanence, vous récupérez environ 0,5 € par heure, 12 € par jour, soit 360 € par mois (moins 15 ou 20 de location compteur) : ça reste très intéressant.

dB-)

Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 04 oct. 2012, 01:46
par MHEC
Bonsoir à tous,

A priori, beaucoup de questions sur le sujet, je suis assez surpris mais bon, le forum est fait pour ça !

@ dB-)
la surfacturation ?
Oui, peut-être par des Margoulins en tout genre mais cela se vérifie tout simplement en demandant l’avis de l’ADEME, comme c’est elle qui subventionne, si il y a une anomalie, vous n’aurez pas les subventions requises. En règle générale, une " bonne " étude de faisabilité coûte environ 5 000 euros et en fonction des régions, les ¾ sont subventionnable.
le copinage avec les constructeurs existe évidemment !
Tout à fait, le grand directeur de mon BE était même un ancien employé de chez THEE. J’attire votre attention qu’il ne faudrait pas se tromper de cible, comme on l’a déjà dit, le problème est au niveau des préfectures et non pas des constructeurs de turbine. Copinage ou pas, le plus important c’est de satisfaire la demande du pétitionnaire.
en général, je pense que les subventions sont plutôt malsaines et contribuent à gonfler d'autant le prix des différentes prestations.
Je ne pense pas, subventions ou pas, le prix à payer sera de 5 000 euros comme dit plus haut ni plus, ni moins. De toute façon, rien ne vous empêche de faire plusieurs devis pour comparer.
Je pense que pour remettre en route un petit moulin (moins de 100 kW par exemple), il est totalement inutile de voir un BE.
Oui et non, tout dépend du site à réhabiliter. En fonction du budget de rénovation, la cote part de l’étude payé par le pétitionnaire pourrait servir pour être éligible au nouveau contrat H07. Si demande d’emprunt, pas le choix, l’étude est obligatoire

@ CF21
il me semble raisonnable que le BE consacre un certain temps à examiner plusieurs hypothèses de travail (a) autoconsommation ; a1 avec un matériel neuf ; a2 en restaurant le matériel en place ; (b) vente réseau ; b1 avec la meilleure hypothèse de productible ; b2 avec le moindre coût d'investissement au-delà de l'autoconsommation
Malheureusement, non, le rôle du BE sera d’optimiser un site dans le but de revendre l’énergie à ERDF en principe, sur du matériel neuf. Pour les autres options que vous citez, cela est du ressort de l’Usinier.

@ djan
cependant, j'ai un autre projet plus proche du 54 donc je vais les relancer.
savez vous si ils font eux meme la notice d'impact et demande d'autorisation ou ils sous traitent... ??
Pas de soucis pour les demandes d’autorisation (notice d’impact, enquête publique etc.) ils s’occupent de tout. A ma connaissance, il n’y a pas de sous-traitance.
si cela n'est pas indiscret, avant de les contacter, serait il possible de consulter votre etude et connaitre son prix
Ci-dessous, les 4 premières pages car, effectivement, une telle étude comporte des noms et du matériel que je ne peux diffuser sur le forum. Comme vous pouvez le constater, ce rapport est très complet, franchement, si vous trouvez mieux je vous rembourse 10 x la différence…non je déconne. :lol:
Centrale de Chappes etude de faisabilite.pdf
Son prix, comme je l’ai dit plus haut, environ 5 000 euros pour une centrale de 200 kW. Que vous ailliez 40 ou 400 kW, le prix de l’étude ne doit pas beaucoup changer car le travail est le même ce qui pénalise terriblement les petits moulins.

@ Gilles21
Je connais un moulin ( H: 1.8m et module 3.5 m3/s ) situé 15 km en aval sur la même rivière équipée d'une hydrolec H9 qui connait beaucoup de problème de fonctionnement. Le réglage des pales se faisant à l'arrêt, le propriétaire a renoncé à suivre les fluctuations de la rivière et après 2 ou 3 heures de fonctionnement, le bief est vide et il arrête tout.
C’est le problème des machines Leroy Somer dans les années 1970, pas terrible comme turbine.

@ CF21
Qu'est-ce qui bloque l'hypothèse de revente réseau dans ces cas?
Ce qui bloque ? C’est tout simplement la rentabilité du site. La réhabilitation d’un ancien moulin coûte cher et nécessite bien souvent un apport financier par le banquier et celui-ci ne vous fera aucun cadeau et ne prendra aucun risque si, selon l’étude de faisabilité (obligatoire si emprunt), le retour sur investissement est :
< 10 ans => OK,
> 10 ans, c’est " cuit " les prêts ne seront pas accordés et votre projet tombe à l’eau.

L’autoconsommation est une bonne alternative si impossibilité de revente sur le réseau mais attention, depuis la LEMA 2006, la police de l’eau s’applique pleinement et même en autoconsommation, vous devez assurer la continuité écologique du cours d’eau (passe à poissons, libre circulation des sédiments etc.) ce qui risque de " plomber " votre budget.

Bonne nuit.

PV ;)

Re: Bureau d'études et installateurs : leur niveau de prestation

Publié : 04 oct. 2012, 08:07
par dB-)
Bonjour,

restons calmes dans la mesure du possible : j'ai "allégé" un des messages précédents, je ne veux pas d'ennuis avec les RG !!! :D

Globalement, je pense toujours (têtu le gars !) que si autant de petits moulins sont hélas arrêtés en France, c'est parce que :

- il y a trop de formalités administratives, tout est fait pour décourager les micro productions décentralisées et les initiatives individuelles
- les syndicats en hydroélectricité se préoccupent essentiellement des "grosses" puissances, par exemple plus de 1 MW
- par exemple, il n'y a aucune participation au projet Esprit, qui concerne le photovoltaïque, mais qui aurait pu être étendu à la petite hydro
- les multiples associations de moulins se tirent dans les pattes
- les ateliers de restauration (roues, turbines) pratiquent des prix anormalement élevés, alors que ce n'est à la base que de la vulgaire mécanique agricole
- les études techniques sont trop coûteuses, comparées à un diagnostic habitat, isolation, amiante, ou un contrôle Apave d'électricité dans une usine
- alors qu'il y a un coté répétitif, et copier/coller avéré
- les administrations, faute de moyens et de temps, reportent leur travail sur les BE, et supportent mal un contact direct avec le porteur de projet
- le copinage BE / constructeur fausse évidemment le diagnostic, qui n'est plus objectif et pousse à la vente
- beaucoup de sites se retrouvent manifestement suréquipés suite à celà
- il y a un gros manque d'artisans dans le domaine de la réhabilitation, je me demande bien pourquoi, car je suis personnellement débordé de boulot !
- pourquoi n'y a-t-il pas plus de jeunes qui se lancent dans ce secteur fantastique ? (ce forum est aussi là pour les aider, je l'espère)

=> rappel : depuis le début du forum, je me consacre essentiellement aux très petites installations, de quelques kW à quelques dizaines de kW, et mes propos concernent donc essentiellement ces petites installations !

dB-)