Passe à poissons : vos retours d'expérience
Publié : 06 août 2013, 23:40
Bonjour à tous,
Je prépare un dossier sur les passes à poissons (PAP). Cette discussion a pour objet de rassembler des retours d'expérience à leur sujet.
Attention : je ne souhaite pas débattre du bien-fondé de ces passes, dont on a déjà beaucoup discuté. Même si l'on considère que c'est de l'argent fichu en l'air dans la majorité des cas, le fait est que pour les maîtres d'ouvrage en rivières classées L2 ou L1-L2, ces passes sont désormais exigibles dans un délai de 5 ans à compter de la publication du classement.
D'après les échos que j'ai (d'après un BE spécialisé PAP sur le bassin Artois-Picardie, mais ce sera sans doute identique en Loire-Bretagne, Seine-Normandie et autres), l'administration va laisser l'année 2014 pour que les propriétaires de seuils et barrages choisissent entre effacement (subventionné) ou aménagement (généralement non subventionné) de leur seuil. Ensuite, eh bien il faudra agir selon son choix.
Donc, la question est : si vous avez déjà une passe, comment cela s'est passé (c'est le cas de la dire)? Avez-vous fait appel à un BE spécialisé ? Avez-vous assuré vous-même la construction ? Quels sont été les paramètres clé à la réception par la DDT et l'ONEMA ? Quelles étaient les espèces concernées ? Quelle était la hauteur de l'obstacle, le module de la rivière et le débit utile dans la passe ? Quel modèle avez-vous choisi (bassins successifs, ralentisseurs de fond, rustique en contournement etc.) ? Comment se sont répartis les coûts et quel fut le coût total ?
Les premiers retours que j'ai sont les suivants :
- une tendance au coût pharaonique, surtout s'il y a délégation de maîtrise d'ouvrage et argent public impliqué ;
- une extrême vigilance de l'administration dans les conditions du chantier en rivière, puis dans la réception de la passe (précision au centimètre près pour le génie civil, analyse des paramètres physiques d'écoulement par le logiciel de l'ONEMA, refus de la passe si elle n'est pas strictement conforme aux besoins biologiques attendus) ;
- un coût du pur génie civil passe (matériau et main d'oeuvre de sa construction) qui est souvent de 50% seulement de l'ensemble du coût (les autres postes étant la conception préalable de la passe, l'installation du chantier et la mise à sec, l'analyse géotechnique et les fondations si elles sont nécessaires, les annexes de la passe - son accès permanent pour entretien, etc. -, le suivi avec mise en place d'un dispositif de comptage puisque le maître d'ouvrage a une obligation de résultat qui sera contrôlée)
Il me semble que les maîtres d'ouvrage auraient intérêt :
- à minimiser tous les coûts et à dénoncer les abus en ce domaine ;
- à mutualiser certains coûts (BE) s'ils sont sur un même tronçon de rivière ayant les mêmes enjeux ;
- à mettre en avant les expériences réussies (simples, efficaces, pas cher) ;
- à condamner le maximalisme pointilleux dans la conception et dans la réception des ouvrages, lorsqu'il relève d'une approche "disprorportionnée" (au sens de la circulaire d'application du classement) ;
- à exiger des indemnités pour "charge spéciale et exorbitante" (214-17) et/ou à engager l'argent des Agences de l'eau SANS pour autant perdre la maîtrise d'ouvrage / d'oeuvre par délégation à des tiers (aucun intérêt d'avoir 30 ou 50% de subvention si cela se termine avec des ouvrages 300% plus chers qu'ils pourraient l'être, ce qui est la tendance observable).
Donc, plus on commence tôt le partage d'expérience, moins on sera isolé et ignorant quand il faudra se lancer.
Merci d'avance de vos contributions - en gardant à l'esprit que ce doit être le plus opérationnel possible (pas de débats généraux sur les dérives si nombreuses de la politique de l'eau, mais des informations utiles sur tout le processus qui va de la conception à la réception de la passe).
PS : ce fil peut aussi être nourri de liens vers de études de faisabilité de BE ou de syndicat de rivière (toujours intéressant d'examiner les démarches, si les documents sont publics) ou de liens d'actualité (si des passes font l'objet de contentieux, de problèmes, etc.).
Je prépare un dossier sur les passes à poissons (PAP). Cette discussion a pour objet de rassembler des retours d'expérience à leur sujet.
Attention : je ne souhaite pas débattre du bien-fondé de ces passes, dont on a déjà beaucoup discuté. Même si l'on considère que c'est de l'argent fichu en l'air dans la majorité des cas, le fait est que pour les maîtres d'ouvrage en rivières classées L2 ou L1-L2, ces passes sont désormais exigibles dans un délai de 5 ans à compter de la publication du classement.
D'après les échos que j'ai (d'après un BE spécialisé PAP sur le bassin Artois-Picardie, mais ce sera sans doute identique en Loire-Bretagne, Seine-Normandie et autres), l'administration va laisser l'année 2014 pour que les propriétaires de seuils et barrages choisissent entre effacement (subventionné) ou aménagement (généralement non subventionné) de leur seuil. Ensuite, eh bien il faudra agir selon son choix.
Donc, la question est : si vous avez déjà une passe, comment cela s'est passé (c'est le cas de la dire)? Avez-vous fait appel à un BE spécialisé ? Avez-vous assuré vous-même la construction ? Quels sont été les paramètres clé à la réception par la DDT et l'ONEMA ? Quelles étaient les espèces concernées ? Quelle était la hauteur de l'obstacle, le module de la rivière et le débit utile dans la passe ? Quel modèle avez-vous choisi (bassins successifs, ralentisseurs de fond, rustique en contournement etc.) ? Comment se sont répartis les coûts et quel fut le coût total ?
Les premiers retours que j'ai sont les suivants :
- une tendance au coût pharaonique, surtout s'il y a délégation de maîtrise d'ouvrage et argent public impliqué ;
- une extrême vigilance de l'administration dans les conditions du chantier en rivière, puis dans la réception de la passe (précision au centimètre près pour le génie civil, analyse des paramètres physiques d'écoulement par le logiciel de l'ONEMA, refus de la passe si elle n'est pas strictement conforme aux besoins biologiques attendus) ;
- un coût du pur génie civil passe (matériau et main d'oeuvre de sa construction) qui est souvent de 50% seulement de l'ensemble du coût (les autres postes étant la conception préalable de la passe, l'installation du chantier et la mise à sec, l'analyse géotechnique et les fondations si elles sont nécessaires, les annexes de la passe - son accès permanent pour entretien, etc. -, le suivi avec mise en place d'un dispositif de comptage puisque le maître d'ouvrage a une obligation de résultat qui sera contrôlée)
Il me semble que les maîtres d'ouvrage auraient intérêt :
- à minimiser tous les coûts et à dénoncer les abus en ce domaine ;
- à mutualiser certains coûts (BE) s'ils sont sur un même tronçon de rivière ayant les mêmes enjeux ;
- à mettre en avant les expériences réussies (simples, efficaces, pas cher) ;
- à condamner le maximalisme pointilleux dans la conception et dans la réception des ouvrages, lorsqu'il relève d'une approche "disprorportionnée" (au sens de la circulaire d'application du classement) ;
- à exiger des indemnités pour "charge spéciale et exorbitante" (214-17) et/ou à engager l'argent des Agences de l'eau SANS pour autant perdre la maîtrise d'ouvrage / d'oeuvre par délégation à des tiers (aucun intérêt d'avoir 30 ou 50% de subvention si cela se termine avec des ouvrages 300% plus chers qu'ils pourraient l'être, ce qui est la tendance observable).
Donc, plus on commence tôt le partage d'expérience, moins on sera isolé et ignorant quand il faudra se lancer.
Merci d'avance de vos contributions - en gardant à l'esprit que ce doit être le plus opérationnel possible (pas de débats généraux sur les dérives si nombreuses de la politique de l'eau, mais des informations utiles sur tout le processus qui va de la conception à la réception de la passe).
PS : ce fil peut aussi être nourri de liens vers de études de faisabilité de BE ou de syndicat de rivière (toujours intéressant d'examiner les démarches, si les documents sont publics) ou de liens d'actualité (si des passes font l'objet de contentieux, de problèmes, etc.).