Re: Présentation et demande d'infos
Publié : 01 mai 2018, 10:00
Bonjour,
méfiez-vous des commerciaux qui vendent (je dirais plutôt qui "cherchent à fourguer" !) tel ou tel matériel (comme un alternateur) sans avoir une vue d'ensemble du problème, ni une bonne connaissance de la petite hydroélectricité ...
Je pense à un cas récent où un commercial M......e a vendu à un "installateur" inexpérimenté un alternateur totalement inadapté au contexte ... Bilan, le client final se retrouve avec une installation dangereuse et inutilisable et m'a contacté : ledit commercial ne répond pas à mes courriels, l'installateur est dans les choux ... il faut reprendre toute l'installation à zéro, avec un nouveau PMG et une reprise complète du coffret de "régulation" (qui ne régulait rien du tout) ...
Pour votre projet, il faut comprendre les points suivants :
- on peut régler la puissance délivrée par une turbine en jouant sur sa commande de vannage, mais c'est un réglage assez lent (plusieurs secondes)
- la turbine donne toute sa puissance uniquement vers sa vitesse nominale
- si elle n'est pas "chargée" (= freinée par l'entraînement du générateur qui débite sur une charge), elle accélère et tend à atteindre une vitesse double (sa vitesse à vide)
- le plus simple est de se connecter au réseau avec une génératrice asynchrone, ainsi le réseau fait office de régulateur de vitesse
- si vous voulez travailler hors réseau, mieux vaut utiliser un alternateur (PMG ou bobiné) qu'une génératrice avec condensateurs
- si votre turbine peut produire au maximum par exemple 10 kW à l'arbre, il faut un alternateur qui consommera une puissance mécanique un peu supérieure
- par exemple un alternateur qui "prend" au maximum 11 kW à l'arbre et restitue au maximum 9 kW électriques
- ensuite il faut se débrouiller pour que la turbine tourne toujours vers sa vitesse optimale
- sur les anciennes installations, il y avait un gros volant d'inertie, et s'il est présent, une simple régulation de vannage est suffisante : la vitesse est maintenue dans une certaine fourchette juste par la commande de vannage, malgré les variations de consommation électrique du logement. Je connais quelques installations qui tournent ainsi depuis 60 ans ou plus, avec juste le régulateur centrifuge d'origine !
- en l'absence de volant d'inertie, il faut en général prévoir une double régulation, celle du vannage (lente) et celle de la charge électrique (rapide)
- comme je l'avais indiqué au tout début, la régulation de vannage peut être ici manuelle : vous ouvrez plus ou moins les directrices de la turbine selon la ressource en eau, pour maintenir un niveau amont de la turbine constant, c'est un petit travail à faire environ 1 fois par jour
- si cette commande peut être automatisée (par le petit régulateur hydraulique centrifuge d'origine, ou mieux avec un petit groupe hydraulique, un vérin, et un contrepoids pour la fermeture automatique), c'est encore mieux et plus sûr car cela permet une fermeture automatique en cas d'emballement
- ensuite la charge électrique doit obligatoirement consommer tout ce que l'alternateur produit, sous peine d'accélération (pouvant atteindre emballement si la régulation de vannage n'intervient pas)
- cette charge électrique est constituée de votre logement, et d'un ballast
- si par exemple la turbine produit 6 kW, l'alternateur consomme ces 6 kW mécaniques (je néglige les pertes de la transmission), il fournit 5 kW électriques, et si votre logement consomme par exemple 2 kW, alors il faudra que le ballast consomme 5 - 2 = 3 kW
- le réglage de la charge électrique du ballast doit être rapide (quelques dixièmes de seconde) et se fait soit par une dizaine d'étages enclenchés ou non (par exemple un ballast constitué de 10 résistances de 1 kW enclenchées individuellement par 10 contacteurs, ou encore un système pondéré 1 + 2 + 3 + 4 kW), comme les anciennes régulations Leroy Somer à 12 étages, soit par un système progressif avec gradateur (un seul ballast de 10 kW, commandé par découpage de phase, suivi d'un filtre)
- donc il y a 2 régulations imbriquées, la régulation de vannage, et celle du ballast (c'est le cas le plus courant, mais il y a moult variantes), le tout est de faire en sorte qu'elles ne se courent pas l'une derrière l'autre ...
Il est difficile de tout ré-expliquer ici, et tout cela a été détaillé en mains endroits du forum, il faudrait chercher un peu ...
Si ce n'est pas votre tasse de thé (ou votre partition ), je vous conseille de vous faire aider par un voisin qui a déjà réalisé avec succès la même installation, ou de contacter un "pro", car le forum a ses limites (conseils à distance, et sans voir l'installation ...) et le bricolage avec empilement de conseils obtenus ici et là, puis essais successifs de solutions qui peuvent s'avérer plus ou moins foireuses, risque de vous revenir assez cher au final !
Bonne journée
dB-)
méfiez-vous des commerciaux qui vendent (je dirais plutôt qui "cherchent à fourguer" !) tel ou tel matériel (comme un alternateur) sans avoir une vue d'ensemble du problème, ni une bonne connaissance de la petite hydroélectricité ...
Je pense à un cas récent où un commercial M......e a vendu à un "installateur" inexpérimenté un alternateur totalement inadapté au contexte ... Bilan, le client final se retrouve avec une installation dangereuse et inutilisable et m'a contacté : ledit commercial ne répond pas à mes courriels, l'installateur est dans les choux ... il faut reprendre toute l'installation à zéro, avec un nouveau PMG et une reprise complète du coffret de "régulation" (qui ne régulait rien du tout) ...
Pour votre projet, il faut comprendre les points suivants :
- on peut régler la puissance délivrée par une turbine en jouant sur sa commande de vannage, mais c'est un réglage assez lent (plusieurs secondes)
- la turbine donne toute sa puissance uniquement vers sa vitesse nominale
- si elle n'est pas "chargée" (= freinée par l'entraînement du générateur qui débite sur une charge), elle accélère et tend à atteindre une vitesse double (sa vitesse à vide)
- le plus simple est de se connecter au réseau avec une génératrice asynchrone, ainsi le réseau fait office de régulateur de vitesse
- si vous voulez travailler hors réseau, mieux vaut utiliser un alternateur (PMG ou bobiné) qu'une génératrice avec condensateurs
- si votre turbine peut produire au maximum par exemple 10 kW à l'arbre, il faut un alternateur qui consommera une puissance mécanique un peu supérieure
- par exemple un alternateur qui "prend" au maximum 11 kW à l'arbre et restitue au maximum 9 kW électriques
- ensuite il faut se débrouiller pour que la turbine tourne toujours vers sa vitesse optimale
- sur les anciennes installations, il y avait un gros volant d'inertie, et s'il est présent, une simple régulation de vannage est suffisante : la vitesse est maintenue dans une certaine fourchette juste par la commande de vannage, malgré les variations de consommation électrique du logement. Je connais quelques installations qui tournent ainsi depuis 60 ans ou plus, avec juste le régulateur centrifuge d'origine !
- en l'absence de volant d'inertie, il faut en général prévoir une double régulation, celle du vannage (lente) et celle de la charge électrique (rapide)
- comme je l'avais indiqué au tout début, la régulation de vannage peut être ici manuelle : vous ouvrez plus ou moins les directrices de la turbine selon la ressource en eau, pour maintenir un niveau amont de la turbine constant, c'est un petit travail à faire environ 1 fois par jour
- si cette commande peut être automatisée (par le petit régulateur hydraulique centrifuge d'origine, ou mieux avec un petit groupe hydraulique, un vérin, et un contrepoids pour la fermeture automatique), c'est encore mieux et plus sûr car cela permet une fermeture automatique en cas d'emballement
- ensuite la charge électrique doit obligatoirement consommer tout ce que l'alternateur produit, sous peine d'accélération (pouvant atteindre emballement si la régulation de vannage n'intervient pas)
- cette charge électrique est constituée de votre logement, et d'un ballast
- si par exemple la turbine produit 6 kW, l'alternateur consomme ces 6 kW mécaniques (je néglige les pertes de la transmission), il fournit 5 kW électriques, et si votre logement consomme par exemple 2 kW, alors il faudra que le ballast consomme 5 - 2 = 3 kW
- le réglage de la charge électrique du ballast doit être rapide (quelques dixièmes de seconde) et se fait soit par une dizaine d'étages enclenchés ou non (par exemple un ballast constitué de 10 résistances de 1 kW enclenchées individuellement par 10 contacteurs, ou encore un système pondéré 1 + 2 + 3 + 4 kW), comme les anciennes régulations Leroy Somer à 12 étages, soit par un système progressif avec gradateur (un seul ballast de 10 kW, commandé par découpage de phase, suivi d'un filtre)
- donc il y a 2 régulations imbriquées, la régulation de vannage, et celle du ballast (c'est le cas le plus courant, mais il y a moult variantes), le tout est de faire en sorte qu'elles ne se courent pas l'une derrière l'autre ...
Il est difficile de tout ré-expliquer ici, et tout cela a été détaillé en mains endroits du forum, il faudrait chercher un peu ...
Si ce n'est pas votre tasse de thé (ou votre partition ), je vous conseille de vous faire aider par un voisin qui a déjà réalisé avec succès la même installation, ou de contacter un "pro", car le forum a ses limites (conseils à distance, et sans voir l'installation ...) et le bricolage avec empilement de conseils obtenus ici et là, puis essais successifs de solutions qui peuvent s'avérer plus ou moins foireuses, risque de vous revenir assez cher au final !
Bonne journée
dB-)