Bonjour,
@ Chanterau : oui, en effet, tout varie, en plus de dimensionner chaque composant au débit nominal, il faut donc tenir compte des variations de débit ...
@ Tout le monde : vouloir tout modéliser, depuis l'arrivée de l'eau jusqu'à la température de la pièce chauffée, est intéressant et possible avec les moyens actuels : beau sujet pour le concours de l'Agrégation, avec plein de calculs d'hydrodynamique, mécanique, électrotechnique, thermodynamique ...
Il n'est heureusement pas nécessaire d'effectuer tous ces calculs, il faut "juste" obtenir un fonctionnement stable (éviter l'emballement ou le calage de la roue), ce qui peut se faire avec quelques calculs simples, ou intuitivement, ou par expérience.
- - si par exemple le coursier est mal conçu, quand le débit d'eau augmente, la vitesse augmente et l'eau va survoler la roue au lieu de la faire travailler : on a plus d'eau, mais moins de puissance ...
- pour les condensateurs, le calcul se fait à 50 Hz, mais ce n'est pas un problème : si la puissance au niveau de la roue augmente, sa vitesse augmente, la fréquence du courant produit augmente, et donc l'intensité du courant réactif produit par les condensateurs augmente. Plus de réactif, donc (dans une certaine limite) plus de puissance active produite, la tension augmente, les radiateurs chauffent plus, le générateur freine plus la roue, on croise les doigts et ça se stabilise ...
- les points de fonctionnement pour différents débits d'eau se trouvent quelque part au croisement des courbes couple = f(vitesse) de la roue, puissance active = f(vitesse) du générateur, puissance calorifique = f(tension), etc...
Pour avoir essayé une dizaine de fois, la valeur des condensateurs n'est pas si critique, et un calcul à 50 Hz donne de bons résultats. Par contre, l'erreur la plus fréquente est d'utiliser des condensateurs de récupération, avec un marquage peu lisible, et qui peuvent s'avérer être des condensateurs dits de
démarrage, non prévus pour être sous tension en permanence. Selon leur tension nominale, il y a un sérieux risque d'explosion après quelques minutes de fonctionnement ...(en principe les condensateurs récents comportent une soupape de sécurité, mais parfois ça "pète" quand même bien !)
Il faut impérativement utiliser des condensateurs dimensionnés pour un usage dit
permanent. Le problème est que l'identification n'est pas toujours facile : quand vous récupérez un condensateur, si vous voyez qu'il est en série avec un petit contact centrifuge, ou un relais temporisé, alors c'est un condensateur de démarrage, ne l'utilisez pas sous une même tension pour cette nouvelle application !
En plus, le régime permanent usuel n'est pas le régime permanent en hydroélectricité, je m'explique :
- - vous utilisez un condensateur pour booster pendant quelques secondes le démarrage en charge d'un moteur tri utilisé en mono : c'est un condensateur dit de démarrage.
- vous utilisez sur une scie à ruban un condensateur pour faire fonctionner un moteur tri en mono : c'est un condensateur dit permanent, mais qui ne fonctionnera que quelques centaines ou milliers d'heures (utilisation de la machine)
- en hydroélectricité, c'est différent, on branche, ça tourne, et les jours passent, on cherche au moins une durée de vie de 100 000 heures (plus de 10 ans) sans soucis : c'est donc un autre régime permanent que celui dont on parle d'habitude par abus de langage.
Dans le doute, évitez de brancher n'importe quoi, et achetez des condensateurs neufs pour usage "permanent", polypropylène, avec la tension de service indiquée en classe A (30 000 h de fonctionnement, alors que c'est 1000 pour un classe D) !
Marquage condensateur.JPG
Ici vous avez :
- - un condensateur de 20 µF
- prévu pour courant alternatif
- qui peut travailler pendant 30 000 h (classe A) sous 425 Veff
- mais seulement 10 000 h (Classe B) sous 475 Veff
- et 3000 h (classe C) sous 500 Veff
- à une température comprise entre -25°C et +85 °C (entre nous il préférera 5 ou 20°C à 85 ...)
- conforme aux normes allemandes, suisses, européennes, ...
Remarque : les classes sont normalisées pour un taux de panne de 3%. On voit que pour un même condensateur, la durée de vie varie de 1000 % si la tension appliquée varie de 20 % ... Donc pour être encore plus permanent que permanent, choisissez des condensateurs sur-dimensionnés au niveau de la tension : exemple, sur du 240 Veff, prenez par exemple du 425 Veff classe A.
Exemple de fournisseurs : site
http://www.condensateurs.net, ou Farnell, RadioSpares, etc...
@ Fredo24 : jolie roue, on voit que c'est "fignolé" et méticuleux (environ 400 boulons de 10, on apprécie la visseuse sans fil !). Pour une production électrique autonome, pourquoi pas aussi un petit alternateur sans balais autorégulé 4 pôles (1500 tr/min), du genre MeccAlte "Pancake" PE28 ou ECO3N encore Leroy Somer LSA37 ? Du coup, plus de problèmes de condensateurs, et une tension stable en sortie, seule la fréquence varie (par contre on a un peu moins d'autorégulation, à cause justement de la tension stable).
dB-)