Bonsoir à tous,
Afin d’être le plus clair possible, mes propos concernent
uniquement la gestion des ouvrages fondés en titre, je ne parle pas des augmentations de puissance car, même à 20% de plus, les fondés en titre n’y ont pas le droit.
Dès l’instant que l’administration reconnaît le fondé en titre de votre moulin ainsi que le règlement d’eau qui va avec, normalement, il n’y a pas besoin d’en changer ( exactement comme la carte grise de votre voiture ) pour preuve, le règlement d’eau de ma centrale date de 1872 qui est, à ce jour, toujours valable et n’a pas de limite de durée. Cela-dit, et là Ticapix à tout à fait raison, un préfet peut intervenir sur un site fondé en titre dans les cas suivant (article L211 du code de l’environnement) :
- Dans l'interet de la salubrite publique, et notamment lorsque ce retrait ou cette modification est necessaire a l'alimentation en eau potable des populations;
- Pour prevenir ou faire cesser les inondations ou en cas de menace pour la securite publique ;
- En cas de menace majeure pour le milieu aquatique, et notamment lorsque les milieux aquatiques sont soumis a des conditions hydrauliques critiques non compatibles avec leur preservation ;
- Lorsque les ouvrages ou installations sont abandonnes ou ne font plus l'objet d'un entretien regulier.
Si vous êtes comme moi, ne pas être concerné par ces mesures, pas de soucis, vous pouvez continuer à turbiner avec votre règlement d’eau datant de Napoléon.
Malheureusement, tout n’est pas " rose " et vous pouvez recevoir un courrier de la DDT dans lequel il est écrit, la transformation de votre droit d’eau en une autorisation préfectorale valable 40 ans. Ce courrier, cette proposition d'un nouveau règlement, je l’ai reçu le 10 août 2009 et j’ai failli avoir un infarctus :o :.
Article 1 : Autorisation de disposer de l’énergie :
- La présente autorisation est délivrée pour une durée de 40 ans
Article 18 : Renouvellement de l’autorisation :
- La demande tendant au renouvellement de la présente autorisation doit être présentée au préfet cinq (5) ans au moins avant la date de l’expiration de celle-ci, conformément à l’article 16 de la loi du 16 octobre 1919.
- Si l’autorisation n’est pas renouvelée, les permissionnaires peuvent être tenus de rétablir à leurs frais le libre écoulement des eaux.
Entre l’article 1 et le 18, la DDT a repris exactement le règlement d’eau de 1872 ? Alors pourquoi faire un copier/coller et en faire un nouveau règlement? Je n’ai pas la réponse !!.
Si vous recevez ce genre de courrier et que vous l’acceptiez, vous pouvez dire Bye, Bye, à votre droit d’eau., :o
Bien entendu, j’ai tout de suite réagi à ce courrier (dont j’ai envoyé un exemplaire à M° REMY qui a du s’arracher les cheveux en lisant ce texte) en me rendant illico à la DDT en refusant catégoriquement ce nouveau règlement et surtout, avoir une explication. Ils m’expliquent que ce nouveau règlement fait suite de l’article L211 du code de l’environnement dont ci-dessus un extrait qui m’était destiné.
Pour en savoir plus sur cette affaire, je vous propose de consulter:
HydroEnergie Revue No 68 rubrique "Questions des lecteurs" par M° Jean-François REMY
HydroEnergie-Revue No68.jpg
Depuis, plus rien, plus de nouvelle de ce nouveau règlement alors que je rencontre actuellement la DDT tous les 6 mois pour un projet de passe à canoës et je turbine toujours avec mon règlement de 1872 !!.
Je vous laisse méditer sur ce sujet bien compliqué n’est-ce pas ?
Bonne soirée à vous tous.
PV
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.